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Pour la première fois, Ahmadinejad condamne les violences en Syrie

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Par la voix du président Mahmoud Ahmadinejad interrogé par CNN, l’Iran condamne pour la première fois « les morts et les massacres en Syrie, que les victimes appartiennent aux forces de sécurité, à l’opposition ou à la population ».

AFP – L’Iran a durci le ton à l’égard de son allié syrien en « condamnant » explicitement pour la première fois « les morts et les massacres » dus à la répression en Syrie, dans une interview du président Mahmoud Ahmadinejad à la chaîne américaine CNN.

« Nous condamnons les morts et les massacres en Syrie, que les victimes appartiennent aux forces de sécurité, à l’opposition ou à la population », a déclaré M. Ahmadinejad selon une transcription écrite partielle de cette interview en persan diffusée samedi par le site internet de la télévision d’Etat iranienne.

Téhéran critique depuis longtemps à mots couverts l’incapacité de son allié syrien à régler pacifiquement la crise l’opposant à une partie de sa population, mais c’est la première fois que M. Ahmadinejad condamne aussi nettement la violence qui a fait plus de 3.000 morts en sept mois dans ce pays, selon l’ONU.

« Nous avons une solution claire pour la Syrie, c’est que toutes les parties s’assoient ensemble autour d’une table et trouvent un accord », a réaffirmé le président iranien qui a appelé à de nombreuses reprises à un tel dialogue au cours des derniers mois.

« Toutes ces morts ne peuvent apporter aucune solution, et à long terme elles ne feront que conduire à une impasse », a insisté M. Ahmadinejad.

La Syrie est le principal allié arabe de l’Iran depuis la révolution islamique de 1979, et Téhéran ne cache pas depuis plusieurs mois son inquiétude devant le risque de voir le régime du président Bachar Al-Assad emporté par la contestation populaire selon le scénario qui s’est déjà produit en Tunisie, en Egypte et en Libye.

Tout en accusant les Occidentaux d’attiser et d’exploiter les troubles en Syrie, Téhéran a plusieurs fois appelé le président Assad à faire les réformes nécessaires pour éviter d’être renversé.

« Le peuple et le gouvernement en Syrie doivent se mettre ensemble à une table pour parvenir à une entente loin de toute violence », avait ainsi affirmé M. Ahmadinejad fin août dans un entretien à la chaîne libanaise Al-Manar.

Le durcissement de ton de M. Ahmadinejad intervient alors que la Turquie, autre partenaire important de l’Iran, a coupé les ponts avec les autorités syriennes et insiste pour que Téhéran infléchisse son soutien au régime de Damas.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué en septembre avoir personnellement évoqué cette question avec M. Ahmadinejad, puis avec un émissaire envoyé à Ankara par le président iranien, à la suite de quoi selon lui « il y a eu un changement dans l’attitude » des dirigeants iraniens.

M. Ahmadinejad a toutefois réaffirmé à CNN que la crise syrienne devait être réglée « sans interférence étrangère ».

A cet égard, a-t-il souligné, « la position des Etats-Unis n’aidera pas à régler le problème », dans une allusion à la multiplication des déclarations américaines exigeant le départ du président Assad et un « transfert du pouvoir répondant aux aspirations des Syriens ».

« Le président Assad doit partir maintenant », a réaffirmé début octobre la Maison Blanche, en soulignant sa volonté de « continuer à essayer de mobiliser la communauté internationale pour soutenir les aspirations démocratiques des Syriens, et faire pression sur le régime Assad avec leurs alliés et leurs partenaires