Home National Politique Béji Caïd Essebsi : L’égalité concerne avant tout l’héritage !

Béji Caïd Essebsi : L’égalité concerne avant tout l’héritage !

109
SHARE

A l’occasion de la célébration de la fête nationale de la femme ce dimanche 13 août 2017, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a annoncé qu’une réforme historique du code du statut personnelle sera entreprise.

« Le code du statut personnel est un des textes les plus importants de notre nation. Il a permis la mise en place de nouveaux équilibres sociaux et l’émergence de la dignité. Ceux qui l’ont rédigé ont eu le courage de le faire ! » a déclaré le chef de l’Etat.

En parlant d’égalité, Béji Caïd Essebsi a déclaré qu’elle concerne avant tout l’héritage. « Il ne faut pas croire que ceci va à l’encontre de la religion. Notre constitution est celle d’un état civil », a-t-il tenu à souligner. «Cette égalité n’est pas une affaire religieuse mais qui concerne les hommes». Il a, par ailleurs, annoncé la constitution d’une commission qui sera chargée d’examiner la question des libertés individuelles mais aussi l’égalité dans tous les domaines. « Je compte sur l’intelligence des Tunisiens », a aussi ajouté le président de la République.

 

Durant la cérémonie organisée au palais de Carthage, il est revenu sur le rôle prépondérant de la femme tunisienne dans le domaine social, économique et politique. « La femme contribue très certainement à la relance de l’économie tunisienne. En plus, avec elle, on sait que les dettes seront payées ! Par ailleurs, au sein des ménages, elle participe à hauteur de 45% aux dépenses du couple » a-t-il ajouté mentionnant que son ambition est la mise en place « d’une parité homme/femme mais aussi d’une égalité entre les femmes rurales et les femmes vivant en milieu urbain ».

A propos des femmes rurales, Béji Caïd Essebsi a fait état des conditions déplorables dans lesquelles celles-ci travaillent au quotidien et leur transport dans des camions dangereux. Il a assuré que le gouvernement est en train de traiter ce dossier pour redonner leur dignité à ces travailleuses.

« La femme doit prendre sa place dans le travail politique, social et économique. J’ai confiance en elle et en son apport pour la société tunisienne. Si nous voulons une Tunisie stable et émancipée, nous devons mettre en place une égalité effective entre les hommes et les femmes » a ajouté le président de la République.

 

« Que dieu nous préserve jusqu’en 2019 ! Certains ont tendance à l’oublier mais pour y arriver il faudra réussir en 2017 et 2018 ! Et d’ailleurs pourquoi pas une femme candidate à la prochaine présidentielle ! » a ajouté le chef de l’Etat. Il a par la suite décoré de nombreuses femmes de l’insigne de l’ordre de la République à l’instar de la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Naziha Laâbidi ; la ministre de la Santé, Samira Merai ; la ministre du Tourisme, Selma Elloumi Rekik ainsi que, la défunte femme de théâtre, Raja Ben Ammar, à titre posthume.

 

Lors de son discours,  le chef de l’Etat a également appelé le ministre de la Justice et le chef du gouvernement à réviser la circulaire numéro 73 qui interdit à une femme tunisienne d’épouser un étranger non musulman.

« Nos filles ont épousé des étrangers et aujourd’hui, cette circulaire est archaïque » s’est exclamé le chef de l’Etat en ajoutant que « l’égalité homme/femme n’est pas incompatible avec l’Islam ». Il a également souligné la nécessité de consacrer les libertés individuelles de façon réelle en précisant que « la Constitution tunisienne permet d’opérer une révision de la circulaire numéro 73 ». D’autres questions relatives à l’égalité homme/femmes ont, en revanche, totalement été occultées par le président de la République notamment en ce qui concerne la pension alimentaire en cas de divorce qui reste, encore, totalement supportée par l’homme.